Le cabinet dâĂ©tude Povaddo Global Research a prĂ©sentĂ© mardi 4 avril dernier les rĂ©sultats de son enquĂȘte europĂ©enne dĂ©diĂ©e Ă la lutte contre le tabagisme. Parmi les rĂ©sultats marquants des sondĂ©s de lâHexagone, on apprend que 83% des Français estiment que la taxation excessive du tabac encourage son commerce illicite.
Le 4 avril 2023, le cabinet amĂ©ricain dâĂ©tudes Povaddo Global Research a organisĂ© Ă lâHub Institute de Paris un sĂ©minaire sur le thĂšme « Lâapproche politique française de la lutte contre le tabagisme est-elle efficace ? ». A cette occasion, les dirigeants de Povaddo ont prĂ©sentĂ© leur enquĂȘte sur la lutte contre le tabagisme rĂ©alisĂ©e en novembre dernier.
Le cabinet a interrogĂ© 13 000 adultes vivant dans 13 pays de lâUnion europĂ©enne (Bulgarie, Croatie, Belgique, France, Lituanie, Italie, GrĂšce, Pologne, Slovaquie, Espagne, Roumanie, Portugal, RĂ©publique tchĂšque), dont 1 000 Français. Les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s fin novembre.
CÎté Hexagonal, 74% des Français estiment que leur pays subit de plein fouet le commerce illicite du tabac. A titre de comparaison, 65% des 13 000 adultes interrogés dans le cadre de cette étude déclarent que leur pays est aux prises avec ce marché parallÚle.
De plus, 78% des Français pensent que le commerce illicite de tabac et de produits contenant de la nicotine nuit Ă la sĂ»retĂ©, la sĂ©curitĂ© et la santĂ© publique de la nation. 80% dâentre eux globalisent cet impact nĂ©gatif Ă lâensemble de lâUnion europĂ©enne.
Selon les donnĂ©es de Povaddo 72% des Français sont persuadĂ©s que le marchĂ© noir de la cigarette affaiblit les efforts visant Ă rĂ©duire le nombre de fumeurs. En outre, 69% des Français pensent que les politiques dâarrĂȘt du tabac ne peuvent opĂ©rer avec des cigarettes illicites en circulation.
On apprend Ă©galement que trois quarts (74%) des Français considĂšrent le trafic illicite comme une porte dâentrĂ©e dans laquelle les mineurs peuvent facilement sâengouffrer. Ces derniers sont en effet plus facilement exposĂ©s aux cigarettes et aux produits contenant de la nicotine.
Aussi, 67% de la population française estime que le commerce illégal du tabac dissuade les fumeurs adultes de passer à des alternatives prétendument moins nocives pour leur santé
Le chiffre le plus Ă©levĂ© de lâĂ©tude concerne le rapport des Français avec la politique antitabac du gouvernement, axĂ©e sur la hausse du prix du paquet de cigarettes. 83% dâentre eux estiment que la taxation excessive du tabac augmente et encourage le marchĂ© noir du tabac. Dans la mesure oĂč ce commerce propose des cigarettes moins chĂšres, il semble logique que les fumeurs en achĂštent, estiment les interrogĂ©s.
Enfin, 56% de la population française a peu ou pas de connaissances sur les alternatives sans fumée, comme les cigarettes électroniques. Seuls 14% des sondés disent connaßtre les produits de tabac chauffé.
« Les rĂ©sultats de cette enquĂȘte montrent que le public français est ouvert Ă une nouvelle stratĂ©gie politique face au tabac. L’approche « arrĂȘter ou mourir » envers les fumeurs adultes qui repose fortement sur la taxe sur le tabac et les augmentations ne fonctionnent pas et crĂ©ent en fait d’autres consĂ©quences nĂ©gatives », indique le prĂ©sident de Povaddo William Stewart.
PrĂ©sent au sĂ©minaire, Giorgio Rutelli, rĂ©dacteur en chef du magazine de santĂ© publique Italien Formiche, pense que les mesures de lutte antitabac appliquĂ©es dans le monde ne permettent pas de rĂ©duire le nombre de fumeurs. Câest pourquoi il estime nĂ©cessaire de trouver une nouvelle approche plus efficace envers les fumeurs qui ne veulent pas arrĂȘter.
« Les pays doivent Ă©valuer le rĂŽle des technologies et produits alternatifs moins nocifs dans la lutte contre le tabagisme et les fumeurs adultes qui autrement n’arrĂȘteraient pas de fumer devraient ĂȘtre informĂ©s des alternatives sans fumĂ©e disponibles. Les dĂ©cideurs politiques, la communautĂ© scientifique et la sociĂ©tĂ© civile devraient sâengager dans un dĂ©bat continu sur un des problĂšmes de santĂ© publique les plus importants de notre Ă©poque. Cela devrait faire partie de n’importe quelle plateforme mĂ©diatique », prĂ©cise-t-il.