L’industrie horlogère suisse vit des moments compliqués marqués notamment par le ralentissement de la demande provoquant des licenciements, faute d’activité.
Rolex, Girard-Perregaux, Ulysse Nardin… les plus grandes marques de l’horlogerie suisse broient du noir. En effet, les ventes ont chuté de façon vertigineuse ces derniers mois, impactées par une demande au ralenti depuis la Chine notamment.
L’Empire du Milieu, l’un des principaux importateurs des montres de luxe en provenance de la Suisse, n’est plus autant actif sur ce marché. En témoigne le déclin estimé à 2,4% des exportations jusqu’en juillet. C’est une première consécutive à trois années records consécutives à partir de la période du Covid-19.
À cette situation s’ajoute la conjoncture économique mondiale plutôt morose, l’inflation et l’incertitude géopolitique pesant sur la confiance des consommateurs. De quoi les dissuader de dépenser des sommes astronomiques sur des accessoires, fut-ils des montres de collection.
Les pouvoirs publics à la rescousse
Les entreprises se retrouvent contraintes de procéder à des coupes dans les effectifs. Le Groupe Sowind, société mère de Girard-Perregaux et Ulysse Nardin a ainsi placé 50 de ses 320 salariés au chômage technique, selon le PDG Patrick Pruniaux, cité par Bloomberg.
Cette mesure décidée par la société de la ville de La Chaux-de-Fonds dans le massif du Jura, participe au dispositif mis en place par l’État suisse permettant notamment aux entreprises en difficulté de réduire temporairement le temps de travail de leurs salariés.
En contrepartie, le gouvernement s’engage à prendre en charge une part pouvant atteindre 80% de la rémunération des employés en situation de « chômage partiel ».
D’après le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura rapporté par Bloomberg, environ 40 sociétés ont sollicité ce filet de sécurité gouvernemental destiné à soulager un secteur aussi vital que stratégique pour l’économie nationale.
Une année de défis
C’est une hausse très significative par rapport au début d’année, révélatrice de l’ampleur des difficultés actuelles de cette industrie. « Cette année représente un défi », a d’ailleurs commenté Patrick Pruniaux en marge de la récente édition des Geneva Watch Days (du 29 août au 2 septembre), toujours selon Bloomberg.
Le défi est d’autant plus immense que la reprise n’est attendue qu’à partir de 2025 à en croire les prévisions les plus optimistes. En attendant, le secteur rivalise de réorientations et de manœuvres destinées à amoindrir autant que possible les contrecoups.
Bulgari, détenue par LVMH – Moët Hennessy Louis Vuitton, annonce ainsi se positionner sur la montre féminine décrite comme « moins volatile », en plus de concevoir en interne ses boîtiers.