Samedi, des militants d’Attac n’ont pas hésité à taguer les murs de La Samaritaine, pour dénoncer son propriétaire, le groupe LVMH et son PDG Bernard Arnault. Une énième opération « coup de poing » d’une association dont la légitimité s’effrite année après année.
La fin ne justifie pas toujours tous les moyens. Quelques semaines après le crash d’un ULM de Greenpeace sur la pelouse du stade de Munich, il serait sans doute temps que les professionnels des coups médiatiques « pour la bonne cause » repensent leurs stratégies pour s’adapter à une société lassée par les positions extrêmes.
Mais au-delà des méthodes en elles-mêmes, la cible choisie par Attac pour son opération est pour le moins discutable. La Samaritaine, un des grands magasins emblématiques de Paris, de son histoire et de son prestige, vient de rouvrir après une décennie de travaux. Une réouverture synonyme évidemment d’emplois, mais aussi d’un certain espoir pour une ville et un pays fermés par intermittence depuis près d’un an et demi.
Mais de cela, les militants d’Attac n’ont cure. Obnubilés par leur volonté de faire passer coûte que coûtes leurs messages, ils ne se posent pas trop de questions sur les conséquences de leurs actions et sur la façon dont leur mouvement peut être mal perçu en raison de certaines outrances.
Après avoir rameuté journalistes et caméras, les équipes d’Attac se sont déguisés en combinaison de chimistes (allez savoir pourquoi) pour taguer les vitrines de La Samaritaine. Des images qui ont pour objectif de tourner sur les chaines d’infos… mais qui évitent de réfléchir. Ces méthodes semblent aujourd’hui éculées… à toujours vouloir choquer, on ne choque plus personne.
Quel impact a aujourd’hui une association comme Attac sur les débats publics en matière d’accroissement des inégalités ? Quelles propositions concrètes et réalistes sortent de telles actions ? Aucune, ce n’est pour l’essentiel que du spectacle. Après 18 mois de crise sanitaire, le monde a besoin de dialogue et de sens du dialogue, pas d’opérations qui découpent le monde entre gentils et méchants.